Dans la presse

rené apallec

Dans la presse toulousaine

L'ouverture de la chasse

Article paru dans La Dépêche (Toulouse) du samedi 11 mai

Jusqu'au 24 juin, «Côté cour», l'espace d'exposition, de discussion et de rencontre de la librairie Ombres Blanches, 50, rue Gambetta, à Toulouse, accueille la Mythologie Volatile de René Apallec. Illustrateur emblématique de «Fritures, le magazine des possibles», René Apallec cultive le mystère et les pseudonymes, et joue à cache-cache avec les époques et les styles. Collagiste inclassable, il cite Prévert parmi ses références, pour mieux vous égarer dans un univers à la Huysmans tour un tour inquiétant, drolatique et baroque. Fervent client des puces de Saint-Sernin où il puise dans de vieux grimoires du XIXe la matière première de son œuvre, Apallec alias Herbot ou Jek a lancé à contre-courant sa machine à explorer le temps. C'est sur ordinateur qu'il a commencé à jouer avec les images, avant de jeter aux orties computers et palettes graphiques pour ne plus se colleter au virtuel qu'à la colle et au ciseau. Artisan du paradoxe sur gravures d'époque et papier glacé, Apallec que les Toulousains ont déjà pu découvrir cet hiver dans le hall du Théatre Sorano livre avec cette nouvelle exposition une trentaine de collages inédits. Mais à côté de ces inquiétants volatiles que l'on dirait parfois échappés d'un album d'Enki Bilal, il a glissé quelques Gueules Cassées d'une guerre de 1914-1918 dont son imaginaire semble n'être jamais totalement revenu. Et s'il tourne résolument le dos au XXIe siècle, ses personnages recomposés nous parlent d'une violence mesquine plus que jamais d'actualité.

(B. dv.)

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