Gueule Cassée N°170

rené apallec

Gueule Cassée N°170

Gueule cassée n°170

Technique : Unimage-Uncollage

À partir d’êtres méconnaissables, ils n’ont plus figure humaine, ils sont à peine identifiables.

Il faut traiter l’angoisse : à perdre le visage, perd-on aussi la personne ?

Les épreuves de la reconstruction visent à la récupération d’une image acceptable. Les blessés de la face doivent parvenir à se regarder dans une glace, mais surtout à s’accepter. C’est la condition essentielle de la réussite du traitement.

Les médecins évoquent les phases-clé de cette stratégie de la reconnaissance : l’enlèvement des pansements, la découverte tactile du nouveau visage (d’abord sans miroir), puis le premier contact avec la famille, pas toujours réussi.

Femmes, mères ou proches ont parfois des réactions de recul horrifié au moment de poser les yeux sur le blessé. Une infirmière raconte l’histoire de ce patient qui s’est suicidé après que son fils a détourné la tête en hurlant « pas papa ! pas papa ! ».

Un grand nombre de Gueules cassées finiront leurs jours dans les Maisons de repos qui leur sont réservées, choisissant de rester entre eux plutôt que de supporter l’enfer de l’autre.